|
|
||
|
DE HENRI III. [i585] 297
noit le menton de toute sa force, en intention de priver de la couronne ceux de Bourbon, et la faire tomber en la maison de Lorraine sur la tête des enfans de feue madame Claude de France, sa fille; et y a apparence que c'étoit pure vérité.
En ce mois de juillet, le Pape prit opinion d'envoyer l'évêque de Nazareth nonce en France, et révoquer l'évêque de Bergame (0, bien vu en cette cour; pour ce que, mû de la vérité-, il avoit mandé à Rome les mauvais desseins des ligueurs, sous ombre de religion. Le Roy, averti par Saint-Goard (a), son ambassadeur à Rome, de la venue de l'évêque de Nazareth, homme turbulent et séditieux esprit, manda à Mandelot, gouverneur de Lyon, qu'il ne le laissât passer plus avant : ce qui obligea ce nouveau nonce de reprendre le chemin de Rome. De quoy le Pape indigné envoya par un camérier ordre à Saint-Goard de vuider hors de Rome dans vingt-quatre heures, et du terroir romain dans quatre jours. A quoy obéissant ledit sieur de Saint-Goard, homme de grand cœur, sortit le même jour de Rome (3), et vint trouver le Roy à Paris. Sur ce nonce on disoit :
A Nazareth potest aliquid esse boni?
Le mercredy dernier jour de juillet, Vermandet, fils
(-) Bergame : Jacques Ragazzony, évéque de Parme, et non pas de Bergame, avoit été envoyé nonce en France par le pape Grégoire xiii. Le pape Sixte v, son successeur, le rappela, et voulut envoyer à sa place Fabien Muerte Frangipani, évéque titulaire de Nazareth. — (-) Saint-Goard : Jean de Vivonne, marquis de Pisani, seigneur de Saint-Goard , plus connu sous le nom de Pisani. — (-0 Sortit le méme jour de Rome : On lui donna huit jours ; mais il dit que l'Etat du Pape n'étoit
|
||
|
|
||